Dettes et culpabilités
En résonance avec les deux laboratoires menés précédemment avec, peu ou prou, les mêmes membres, nous sommes convenus, à la fin de l’expérience menée autour de la « surface d’inscription », de poursuivre notre travail sur le thème « dettes et culpabilités » – écrits, tous deux au pluriel, dont les signifiants, en langue allemande sont identiques, à savoir « schulden ».
Tous deux pouvant être approchés topologiquement, soit du côté du Réel, soit du Symbolique, soit de l’Imaginaire.
Peut-être est-ce parce que le désir repéré au travers de l’exposé des cures cliniques de chacun d’entre nous mais aussi au sein même de notre collectif, que la phrase de Lacan : « la seule chose dont on puisse être coupable, c’est d’avoir cédé sur le désir » – Séminaire, livre VII : L’éthique de la psychanalyse – a ainsi retenti.
Dette et culpabilité sont intimement nouées chez les criminels, avaient observé Freud et Reik : commettre un crime pour donner raison de sa culpabilité. La culpabilité n’est pas la conséquence du crime mais, paradoxalement, sa cause même. La loi fait le péché disait Saint Paul.
Mais il nous faudra sans doute faire la distinction, lors de notre travail, entre le sentiment de culpabilité qui est inconscient et l’angoisse de culpabilité qui est consciente.
Bibliographie à titre indicatif :
- S. Freud, « L’homme aux rats »
-, « Le ça et le moi » (Surmoi : fonction de la conscience restrictive et culpabilisante)
-, « Malaise dans la civilisation »
–, « Totem et tabou »
–, « Deuil et mélancolie » - Donald W. Winnicott, « Agressivité, culpabilité et réparation »
- Théodore Reik, « Désir sexuel et sentiment de culpabilité », in Le besoin d’avouer
- J. Lacan, Séminaire VIII Le transfert – séance du 31mai 1961
–, Séminaire X L’angoisse » - Cairn info – Topique, numéro 79, année 2002 : la Dette.
- S. Freud, « Dostoïevski et le parricide »
Dates
- mardi 17 septembre 2024 à 21:00