« La clinique psychanalytique doit consister non seulement à interroger l’analyse, mais à interroger les analystes, afin qu’ils rendent compte de ce que leur pratique a de hasardeux, qui justifie Freud d’avoir existé. » (J. Lacan, « Ouverture de la section clinique », Ornicar ?, n° 9). Il s’agit par conséquent, pour chacun des analystes praticiens participant à un laboratoire, d’interroger, avec les autres, sa propre pratique de la cure là où elle se mesure chaque fois à la singularité de la clinique. Ni contrôle, ni exposé savant donc, mais une recherche dont le thème qui oriente chaque laboratoire permet un questionnement théorique.

L’inscription dans les laboratoires implique un réel engagement de chacun à témoigner de l’expérience des cures qu’il mène. Interroger sa pratique, tâcher d’en rendre compte, suppose de remettre en question les points théoriques sur lesquels chacun prend appui ou peut achopper. Ce travail commun peut questionner, singulièrement pour chacun, l’intransmissible de la psychanalyse.

PAR ZOOM

Groupe HAAG

J’aimerais situer plus précisément les raisons qui m’ont amené à proposer à un groupe d’analystes lacaniens la lecture d’un texte qui, apparemment, s’éloigne radicalement de toute référence lacanienne, c’est-à-dire de toute référence à la logique du signifiant.
Je pars d’abord d’un constat, Lacan lui-même a nécessairement dû passer dans son enseignement, du structuralisme à la topologie, respectant en cela la nécessité de considérer le corps comme ce qui pâtit du signifiant pour qu’apparaisse un sujet.
Pour affirmer cela, je me base sur deux citations de Lacan que je considère comme véritablement programmatiques :
Voici la première, « la fin [de la topologie] est de rendre compte de la constitution du sujet » (J. L., S. XI, p. 185) ;
et voici la seconde, « l’apparition d’ein neues Subjekt (un nouveau sujet). Qu’il faut entendre ainsi – non pas qu’il y en aurait déjà un, à savoir le sujet de la pulsion, mais qu’il est nouveau de voir apparaitre un sujet. »

C’est dans cette optique que nous nous sommes mis à la lecture de l’ouvrage ...